Le fait que les cours de préparation à l’accouchement soient remboursés par la sécurité sociale est une excellente chose pour une majorité de femmes, mais cela engendre plusieurs croyances dans l’inconscient collectif :
1. La grossesse est apparentée à une pathologie. L’idée est renforcée par le fait qu’on centralise 99% des accouchements dans un hôpital et qu’on traite la douleur d’une contraction comme on traite la douleur d’une lésion du corps
2. Cela peut être interprété comme un « dû » : les femmes ne se posent pas de question. Une solution standard et qui se veut répondre aux besoins de la majorité est proposée. La société prend en charge les besoins des femmes et de leurs bébés. En France, il est peu admis de prendre la main et de s’offrir d’autres prestations, ni de remettre en cause ce droit / ce dû.
3. La femme enceinte pourrait se sentir comme infantilisée, influençable et vulnérable : seuls les professionnels de santé peuvent les accompagner en toute « sécurité ». Elle se conforme sans se poser de questions aux protocoles et aux pratiques en place. Alors qu’en réalité, elle a le choix, et peut décider à chaque instant de ne pas s’adapter.
4. Elle ne ressent plus le besoin et n’assure plus son rôle de transmission puisque c’est un métier d’éduquer à faire naitre les bébés et qu’il est cautionné par l’état.
5. La sécurité sociale ne rembourse que 7 séances (1h et collectives), les sages-femmes transmettent en priorité des informations, ce qui laisse penser qu’une préparation sur le « savoir » est suffisante. Or, 77% des femmes interrogées feraient appel à une accompagnement complémentaire « si c’était à refaire ». Elles se rendent compte bien souvent après coup, et avec culpabilité, qu’elles n’étaient finalement pas prêtes ni suffisamment préparées. Elles ne sont parfois même pas posées la question.
6. Les accompagnantes périnatales ou les doulas sont peu valorisées ni légitimées en France, ce qui n’est pas le cas dans les pays dont le système de santé ne prend pas en charge les cours de préparation. Pourtant, des études ont démontré tous les bienfaits d’un soutien émotionnel et physique pendant le travail (diminution du temps de travail, des taux de césarienne, péridurale, analgésique, et de l’utilisation de forceps), et également les impacts positifs d’une préparation à la naissance en pleine conscience.